Tiziana ZUCCHIATTI

Qui n’a pas conservé, comme marque-page ou trésor d’adolescence, une carte postale ou porte-clef rapporté d’Italie, avec l’effigie d’une vierge dessinée par un génie du Quattrocento ?  Il en est ainsi pour nous, pauvres créatures nés sans le sang des artistes italiens d’antan. Mais d’un ADN traversant les siècles, voici qu’apparaît Tiziana Zucchiatti – ô combien vénitienne – et que nous avons envie de prénommer Primavera.

Ayant dans un premier temps enrichi son parcours pictural auprès de Michèle Taupin et Pincas à l’atelier de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Tiziana pousse en 2006 la porte de l’atelier de l’Académie de Port-Royal.

Elle y travaille méthodiquement: à l’image des maîtres italiens broyant leurs couleurs à partir de pigments, elle compose de savants mélanges de tons préparés à l’avance sur la palette; et suivant de petits croquis très poussés de composition de nus et de nature-mortes et une géographie prédéterminé, Tiziana pose une à une les pierres nécessaires à une construction de formes et de couleurs infaillible.

Il est cependant rare qu’un créateur échappe au doute – et telle est Tiziana, qui remet en question chaque touche, chaque modelé de matière sur sa toile. Malgré cela, elle prend tranquillement racine à l’atelier, tel l’arbre ayant le temps de s’enraciner et de grandir sa vie durant. En résulte une peinture riche et ensoleillée, qui pousse à s’asseoir et à contempler, longuement, afin de comprendre.

Tiziana reçoit le Prix de Port-Royal en 2017; ultime lauréate de l’Académie de Port-Royal qui se voit contraint de fermer les portes son atelier après près de 50 ans d’existence.

Publicité

Les commentaires sont fermés.